A propos de la Mézouza
La Mezouza est une des Mitsvot auxquelles le peuple juif attache une valeur particulière. Il est rare de trouver une maison ou un commerce appartenant à un Juif à la porte desquels une Mezouza n’est pas attachée.
Chacun ressent sa nécessité. C’est là l’expression du lien profond entre le Juif et la Torah, entre le Juif et son Créateur.
La Mezouza a plusieurs significations. Elle représente un symbole : voici une maison juive ! De plus, elle rappelle constamment au Juif qu’il a une mission dans ce monde : quand il entre et quand il sort, il voit la Mezouza, l’embrasse éventuellement – tout comme il embrasse un Séfer Torah (le rouleau sacré de la Torah) – mais surtout se souvient qu’il jouit de la protection de D.ieu.
Cependant, le but premier de la Mezouza est de faire résider la sainteté dans la maison. Elle a été écrite par un Sofère, un scribe qualifié qui a étudié durant des années pour connaître les détails des lois de la Mezouza. La Mezouza est écrite sur un parchemin fabriqué à partir de la peau d’un animal cachère et contient des passages de la Torah. Quand un Juif fixe une Mezouza à la porte de sa maison, il place sa maison et tout ce qu’elle contient sous la protection du Créateur. Ainsi, cette maison devient un mini sanctuaire pour la Présence Divine.
Ceci nous permet de comprendre que le but essentiel de la Mezouza est de protéger les habitants de cette maison. Même quand ils sortent de la maison ! C’est ce qui est écrit dans le verset : « L’Éternel protégera ta sortie et ta venue, dès maintenant et pour toujours ». (Tehilim – Psaumes 121 : 8).
Tout ceci n’est réel cependant que lorsque la Mezouza est cachère, bien entendu ! Une Mezouza qui serait devenue incorrecte – pour une raison ou pour une autre – ou, pire encore, qui n’aurait jamais été cachère, perdrait ce pouvoir salvateur. C’est pourquoi il est de toute première importance de s’assurer de la validité de sa Mezouza qui continuera de protéger le Juif et sa maison mais surtout qui fera résider dans cette maison la sainteté de la Présence divine.
On place des Mezouzot à la porte de chacune des pièces de la maison, excepté la salle de bains.
La Mezouza rappelle que D.ieu protége la maison. En effet, un des noms de D.ieu – Cha-daye- figure sur l’envers du parchemin : c’est un acronyme des mots hébraïques qui signifient « Gardien des portes d’Israël ». La Mezouza placée correctement à la porte de la maison ou du lieu de travail protège les habitants, qu’ils se trouvent à l’intérieur ou à l’extérieur.
Pour cela, il faut que la Mezouza soit cachère : on la fait donc vérifier de temps en temps, au moins deux fois en sept ans, mais il est recommandé de l’apporter régulièrement –tous les ans ou tous les deux ans – à un scribe qualifié pour s’en assurer. Nombreux sont ceux qui ont le réflexe de faire vérifier leurs Mezouzot en cas de maladie ou autre problème dans la vie – que D.ieu préserve.
La Mitsva
« Et tu les inscriras sur le linteau de tes portes et de tes portails » (Deutéronome 6:9 et 11:20).
La Mitsva de la Mezouza nous indique clairement que la synagogue et la maison d’études ne sont pas les seuls endroits saints pour le judaïsme. En effet, chaque maison habitée par des Juifs peut et doit devenir un mini sanctuaire et deviendra véritablement une demeure pour le Tout-Puissant qui peut y faire résider Sa Présence.
Ce petit rouleau de parchemin fixé à la porte de chaque maison juive et à la porte de chaque pièce démontre que D.ieu protège tous ceux qui s’y trouvent, physiquement et spirituellement. Cette demeure est maintenant véritablement « un sanctuaire pour D.ieu » comme il est dit dans les Psaumes (121:8) : « L’Éternel protègera ta sortie et ta venue, maintenant et pour toujours » !
On retrouve parfois la trace d’une Mezouza sur d’anciennes maisons ayant appartenu à des Juifs dans les générations précédentes et cette découverte est toujours bouleversante.
Cette Mitsva simple mais fondamentale contribue ainsi à l’accomplissement du but ultime de la Création.
La sainteté de la maison juive est rehaussée par la Mezouza : celle-ci témoigne de la protection divine et rappelle à tous, habitants comme visiteurs, que cette maison est un sanctuaire pour le Tout Puissant.
Qu'est-ce que la Mezouza ?
Sur le parchemin – contenu dans un étui plus ou moins élaboré – un scribe qualifié a écrit à la main avec une plume d’oie les deux premiers paragraphes du Chema Israël. Le premier rappelle l’Unité de D.ieu et notre devoir de Le servir – et Lui uniquement – de tout notre cœur, de toute notre âme et de toutes nos capacités, physiques, intellectuelles, financières et morales. Le second exprime l’idée essentielle du judaïsme comme quoi D.ieu récompense ceux qui observent scrupuleusement Ses commandements et se réserve le droit d’agir comme il convient envers ceux qui ne les respectent pas. Ainsi, la Mezouza posée à la porte d’une maison rappelle au Juif sa croyance en D.ieu et son engagement à accomplir les Mitsvot à l’intérieur mais aussi à l’extérieur de la maison.
Au verso de la Mezouza apparaît un des Noms de D.ieu : Cha-daye dont les lettres forment l’acrostiche des mots « Chomère Daltote Israël », Gardien des portes d’Israël. Le Midrach rapporte : « Rabbi Yossi fils de Yehouda déclare : « Une porte sur laquelle est posée une Mezouza, ni l’ange du mal, ni le Satane ni aucun mal ne peuvent s’approcher d’elle car le Saint Béni soit-Il la protège. Même au moment où l’ange destructeur voudrait sévir, il verrait le Nom de D.ieu et s’enfuirait comme il est écrit : L’ange destructeur ne pourra entrer dans vos maisons pour sévir. L’homme doit donc veiller particulièrement à la Mitsva de la Mezouza (Zohar ‘Hadach – Ruth chapitre 4) ».
Qui et quand ?
C’est une obligation pour les hommes comme pour les femmes de poser une Mezouza à leurs portes. Aussi bien le propriétaire que le locataire ou celui qui occupe gratuitement les lieux sont astreints à cette Mitsva.
En Israël, cette obligation s’applique immédiatement. En Diaspora, seul le propriétaire y est astreint dès l’achat de la maison. Le locataire n’y est astreint qu’après avoir occupé les lieux pendant trente jours. Cette période commence dès l’instant où il a pris un repas ou passé la nuit sur place. Cependant, celui qui verse des arrhes pour un an ou plus devrait – selon certains décisionnaires – fixer la Mezouza dès l’occupation des lieux et non trente jours après. L’usage communément admis dans ce cas est de fixer immédiatement une Mezouza – sans prononcer la bénédiction – puis de l’enlever au bout de trente jours et de la remettre avec une bénédiction.
Si l’on construit une autre pièce dans une maison louée ou empruntée qu’on occupe déjà depuis plus de trente jours, on fixera la Mezouza dès que la pièce sera entièrement terminée.
La fin du trentième jour commence dès la tombée de la nuit donc au tout début du 31ème jour. Si le 31ème jour tombe un Chabat ou Yom Tov (jour de fête juive), la Mezouza sera déjà fixée le 30ème jour avec la bénédiction. Si le 30ème jour est aussi Yom Tov, on la fixera le 29ème jour avec bénédiction.
Une location saisonnière ne nécessite pas la pose d’une Mezouza.
Deux associés juifs, locataires ou propriétaires d’une habitation, ont l’obligation de fixer une Mezouza. Cependant, si l’un des deux associés n’est pas juif, l’obligation d’apposer la Mezouza ne s’applique que si le non-Juif n’occupe pas les lieux. Sinon, on fixera une Mezouza mais sans prononcer la bénédiction.
Une maison qui sert aussi bien à des Juifs qu’à des non-Juifs est soumise à l’obligation de la Mezouza à condition que celle-ci ne risque pas d’être endommagée, souillée ou volée.
La valeur immense de la Mezouza
La Torah est le moyen par lequel le Créateur permet que soit exécutée Sa volonté. Et seul un peuple comme le peuple juif peut dévoiler la lumière divine dans le monde matériel en utilisant toutes les ressources de ce dernier pour exprimer la sainteté. Ainsi par exemple, quand un Juif élève un animal, utilise sa peau pour confectionner du parchemin sur lequel il écrira (ou fera écrire) les deux premiers paragraphes du Chema et qu’il fixera cette Mezouza à sa porte, il aura sanctifié :
sa maison et tout ce qu’elle renferme
l’animal dont il a utilisé la peau
la terre d’où l’animal a tiré sa subsistance : l’herbe et les plantes
les minéraux d’où sont extraites les substances nécessaires pour confectionner l’encre
l’argent avec lequel il a acheté ou loué sa demeure etc.
Toutes ces étapes lui auront servi à véhiculer la Volonté profonde de D.ieu, présente depuis le début de la Création.
Ces qualités de la Mezouza ne doivent pas faire croire qu’elle serait un talisman, un fétiche ou une amulette ainsi que le déclare le Rambam (Maïmonide – Lois de la Mezouza – 5 : 4). Une telle conception équivaudrait à l’attitude du serviteur du roi qui s’emparerait de la couronne royale pour l’utiliser à des fins personnelles. N’est-ce pas là une usurpation honteuse ?
Il n’en reste pas moins que la valeur immense de la Mezouza n’est pas seulement sa capacité de protéger le peuple juif où qu’il se trouve mais surtout le fait qu’elle lui permet d’accomplir une Mitsva et ainsi de s’attacher à D.ieu, le Protecteur d’Israël. Bien plus que le bénéfice matériel de la sécurité, le Juif recherche surtout le rapprochement avec son Créateur en accomplissant Sa volonté dans ce monde matériel ainsi sanctifié.